L’AVENIR DE NOS MONTAGNES
QUEL AVENIR POUR NOS MONTAGNES ?
Une évolution inévitable, mais une opportunité pour les stations les plus hautes en altitude
Le réchauffement climatique modifie progressivement le paysage des sports d’hiver.
Alors que certaines stations de basse et moyenne altitude peinent à maintenir leur activité face à la diminution de l’enneigement, les stations situées au-dessus de 1 400 mètres d’altitude affichent encore une belle résilience.
Cette situation engendre des transformations profondes dans le marché du tourisme et de l’immobilier de montagne, avec une hausse notable des prix dans les zones les plus élevées.
La fermeture des stations de basse et moyenne altitude : une réalité incontournable
Les stations situées en dessous de 1 400 mètres sont les premières touchées par le manque d’enneigement.
Les températures plus douces réduisent la période d’accumulation de la neige et augmentent la probabilité de précipitations sous forme de pluie plutôt que de neige.
En conséquence, plusieurs stations de moyenne altitude ont déjà cessé leurs activités hivernales ou se sont reconverties vers un tourisme quatre saisons.
Les stations du Vercors ou du Massif central, se battent chaque année contre le manque d’enneigement.
L’essor des stations les plus hautes : la rareté booste l’immobilier
Les stations situées à plus de 1 400 mètres tirent leur épingle du jeu, grâce à des températures plus basses et des conditions météorologiques plus favorables, elles continuent d’attirer skieurs et investisseurs.
Ces stations pourraient maintenir des conditions d’enneigement favorables jusqu’en 2050, sous réserve de facteurs locaux spécifiques.
Cependant, au-delà de cette date, la viabilité du ski alpin pourrait être compromise si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites de manière significative. Il est donc essentiel pour ces stations d’envisager des stratégies d’adaptation, telles que la diversification des activités touristiques, pour assurer leur pérennité à long terme.
La raréfaction des destinations de ski performantes crée un effet de rareté immobilière augmentant la valeur des biens. Selon une étude de la FNAIM, le prix moyen de l’immobilier dans les stations de haute altitude a progressé de +5 % à +10 % par an ces dernières années.
Ces prix élevés s’expliquent par l’assurance d’un enneigement plus stable et un accès facilité aux domaines skiables, mais aussi par un changement profond dans l’attractivité de ces territoires.
Un investissement d’avenir dans les villages d’altitude
Alors que le réchauffement climatique affecte les zones urbaines et de basse altitude avec des canicules de plus en plus intenses, la montagne apparaît comme une destination refuge.
Les températures plus clémentes en été attirent désormais des citadins en quête d’un meilleur cadre de vie, d’air plus pur et d’un contact privilégié avec la nature.
De plus, les stations de montagne se diversifient. Face à l’incertitude climatique, elles développent de nouvelles offres :
- Développement des activités estivales : randonnée, VTT/ VAE, parapente, retraites yoga, randonnées en raquettes, thermalisme, centres aqualudiques, cinémas, patinoire, trail, etc.
- Équipements innovants : enneigement artificiel plus efficace et création d’infrastructures multi-usages (ex. canons à neige optimisés, pistes synthétiques).
- Nouvelles tendances touristiques : montée en puissance des séjours bien-être, gastronomie, télétravail en altitude et demande de résidences secondaires pour échapper à la chaleur estivale.
- Valorisation des patrimoines naturels et culturels avec des musées, des festivals et des parcours découverte.
- Montée en gamme des infrastructures : construction de résidences haut de gamme, de chalets de qualité et développement des services dédiés.
- Diversification des activités hivernales au-delà du ski, comme les raquettes, la randonnée nordique, le ski de fond, les sorties touristiques en dameuse, les pistes de luge, etc.
Pourquoi investir en altitude reste un excellent choix
Le marché immobilier en montagne se porte bien, notamment dans les stations d’altitude où les biens se font plus rares. Une étude de la FNAIM révèle que le prix moyen des biens situés au-dessus de 1 500 mètres d’altitude a progressé de 6 % en 2023, malgré le ralentissement du marché immobilier national.
Cette dynamique s’explique par plusieurs raisons :
- L’effet de rareté : La fermeture progressive des stations de moyenne montagne concentre la demande sur les stations en altitude, faisant mécaniquement grimper les prix.
- Un marché internationalisé : Les grandes stations attirent des investisseurs étrangers fortunés, notamment des Britanniques et des Suisses, prêts à investir dans des résidences de standing.
- Une diversification économique réussie : L’élargissement de l’offre touristique aux activités estivales assure une rentabilité plus stable tout au long de l’année.
- Un investissement durable malgré le changement climatique : Même en cas de raréfaction de la neige, les stations de montagne pourraient devenir des refuges climatiques, attirant une population en quête de fraîcheur en été et de qualité de vie.
Une nouvelle ère pour la montagne
Face aux défis climatiques, les stations de haute montagne repensent leur modèle économique pour garantir leur attractivité.
En somme, le changement climatique ouvre aussi la porte à une nouvelle ère pour les stations de montagne. Plutôt que de voir leur attractivité s’effondrer, les stations bien positionnées prennent les devants en innovant et en se positionnant comme des destinations adaptées aux évolutions climatiques.
La rareté de l’offre combinée aux nouvelles perspectives d’accueil touristique et résidentiel en altitude, stimule un marché immobilier dynamique.
Investir dans une station de montagne, c’est donc miser sur un avenir où la montagne sera non seulement un lieu de loisirs, mais également un havre de paix et de fraîcheur recherché dans un monde où les températures continueront d’augmenter.